
« Dialogues avec le Maître, Livre 6 : Conseils en or, page 67. Maître, pensez-vous qu’il est possible de tout pardonner ?
Pour répondre à ta question, je commencerai par te donner un exemple, tu comprendras par la suite le lien entre cet exemple et la question du pardon. Dans la vie, certaines personnes prennent beaucoup aux autres, leur disant simplement « merci », puis s’en vont l’âme en paix. Quelques jours après, elles reviennent, reprennent encore plus, et se croient libérées en remerciant. N’est-il pas ingrat de dire « merci » lorsqu’on reçoit un trésor ? Mais qu’est-ce que le remerciement ? Et qu’est-ce que le sacrifice et la générosité ?
Ces questions sont liées à la loi de l’hérédité, ou la loi des dettes et des dons, si tu préfères… Regarde l’enfant : il prend, il prend, sans se soucier de savoir s’il doit remercier ses parents. Ceux-ci, quant à eux, aiment tellement leur fils ou leur fille qu’ils ne demandent rien en retour… C’est simple et c’est clair, n’est-ce pas ? Eh bien sache que les gens dont je te parlais, qui prennent sans véritablement payer la note à ceux qui leur offrent des cadeaux, ce sont des petits enfants qu’il faut encore éduquer. Tandis que les parents, qui sont généreux, symbolisent, au contraire, les êtres intelligents, qui ont compris les lois de la vie et savent donner spontanément. Tous les parents ne sont pas pour autant sages, et tous les enfants ne sont pas pour autant désobéissants. Parfois, c’est même le contraire, mais je te parle ici au niveau symbolique. Ce raisonnement, tu dois bien entendu le transposer dans le temps et dans les nombreuses vies que nous avons à vivre pour nous rapprocher de la Source. Il implique, inéluctablement, la question de la réminiscence de l’âme. Oui… La loi de l’hérédité et celle de la réincarnation sont deux questions très liées l’une à l’autre.
Gardons l’image des enfants et des parents et concentrons-nous plutôt sur une seule vie, car c’est peut-être plus simple à comprendre : que se passe-t-il, à ton avis, lorsque des parents ne s’occupent pas de leurs enfants et leur transmettent une philosophie pleine de cupidité et d’égoïsme ? Il y a beaucoup de chances que les enfants reproduiront ce qu’ils ont appris, et ceux-ci auront malheureusement tendance à laisser leurs parents seuls et sans réconforts à la fin de leur vie. Je ne dis pas que c’est une règle absolue, il y a toujours des exceptions. L’inverse est vrai aussi, bien entendu : ceux qui enseigneront l’amour, la bonté, le sacrifice, la pitié et le partage peuvent s’attendre à recevoir en retour des bénédictions. Tu vois ? C’est très simple comme raisonnement. Si tu l’appliques en tenant compte du fait que la vie n’est rien d’autre qu’un long chemin de l’âme vers la Source, alors tu comprendras que les parents et les enfants ne sont qu’une seule et même réalité. Tu es à la fois le père de tes pensées, de tes actes et de tes vertus ; et l’enfant de tes aspirations, de ta situation et de tes prédispositions pour le présent et le futur que tu construis jour après jour, vie après vie.
Tu te demandes quel est le lien entre tout ce que je t’explique et ta question, n’est-ce pas ? Regarde maintenant : si tu es d’accord avec l’idée que le mot « merci » est peu cher payé lorsque l’on reçoit beaucoup, alors tu comprendras que le mot « pardon » ne suffira pas non plus, lorsqu’on a commis des crimes et des péchés. Car nous ne payons jamais nos dettes avec le simple verbe. C’est la vie qui nous les fait payer.
Quelle conclusion en tirer ? Que le vol et le péché asservissent, tandis que le don et le pardon libèrent. Médite bien sur cet état des choses et tu trouveras par toi-même la réponse à ta question. »
Extrait du livre « Le chant des Pentagramme », Thormäe tome 2 de William Riverlake.