Noël arrive… la magie s’invite dans nos maisons, le temps d’une fête, d’un partage… Ce moment précieux m’invite à la réflexion : mais qu’est-ce que Noël ? « C’est la naissance du Christ » me rétorquerez-vous… c’est un moment de paix et de lumière… Mais si Jésus était encore vivant à l’heure actuelle, comment proposerait-il de fêter Noël ? Mettrait-il un point d’honneur à mettre sa dinde au four et tartiner ses toasts avec du foie gras? »
Voilà la question que je me pose aujourd’hui. Loin de moi l’idée de répondre à sa place, j’ai décidé, cette avant-veille de Noël, de partager mon modeste sentiment via quelques interrogations :
- Peut-être Jésus se rendrait-il compte que chaque heure dans le monde nous tuons 120 millions d’animaux terrestres et marins. Le chiffre n’a évidemment rien à voir avec son époque puisqu’aujourd’hui en une heure, on tue davantage d’animaux que toutes les victimes humaines de toutes les guerres…
- Peut-être visionnerait-il sur youtube les horreurs révélées par les vidéos tournées dans les abattoirs ? Peut-être serait-il un tantinet triste et révolté par cet océan de souffrance et ce déchaînement insensé de douleur qui se déverse sans cesse juste là, derrière les murs, dans ces milliers d’endroits de torture conçus par l’homme ?
- Peut-être aurait-il aussi le cœur brisé en observant les réactions qu’ont la plupart des gens et qu’il est difficile de qualifier autrement que par un déni volontaire ? Se rendrait-il seulement compte que la grande majorité des Occidentaux est parfaitement informée de toute l’horreur qui se cache derrière le morceau de viande qui traîne dans leur assiette et que pourtant, ils préfèrent l’ignorer et faire semblant qu’ils ne savent pas ?
- Peut-être serait-il également informé, dans sa recherche de vérité, sur le fait que la production industrielle de viande est la deuxième cause d’émission de gaz à effet de serre (15 %) et la première cause de la destruction de la forêt amazonienne, ce grand poumon vital pour la survie de notre planète ?
- Peut-être aurait-il le minimum de jugeote pour se rendre compte que la consommation de viande ne fait pas souffrir uniquement des milliards d’êtres sensibles chaque mois, mais qu’elle entretient la pauvreté dans le monde : 750 millions de tonnes de céréales, qui pourraient nourrir localement un milliard de personnes, sont expédiées d’Amérique latine et d’Afrique vers les pays du Nord, pour nourrir nos animaux destinés à devenir de la viande. Ne serait-il pas triste de voir tous ces millions de gens mourir de faim d’un côté, pour le plaisir culinaire des autres ?
- Et enfin, dans sa bienveillance envers les hommes, s’inquiéterait-il sans doute de leur santé puisque plusieurs centaines d’études épidémiologiques montrent que la consommation régulière de viande est nocive pour la santé ?
Suis-je simplement occupé à délirer ? Messieurs les curés, ce messager qui est devenu l’idole de millions de personnes pour son message d’amour ne se retournerait-il pas dans sa tombe on constatant votre indifférence pour cette question qui se retrouve chaque jour dans notre assiette ? Mangeait-il lui-même de la viande au fait ? Prenait-il du plaisir à goûter le sang et mâcher de la chair morte ?
Voilà toutes les questions que je me pose… Je le répète, je ne répondrais pas à sa place… Mais pardonnez-moi pour ce péché d’oser croire qu’il en pleurerait… Nous sommes à court d’excuses. La souffrance d’un animal est-elle plus importante que le goût d’un aliment ? La façon dont nous traitons ces êtres sensibles porte-t-elle dans le monde un message de lumière et de vie ou un message d’obscurité et de mort ?
Alors voici mon voeux pour Noël : oser croire qu’un jour, toutes ces questions ne se poseront même plus parce que l’humanité aura choisi d’aimer sans frontière et sans distinction entre les êtres sensibles…